La montagne jurassienne
Situation géographique
Le Jura est une chaîne de montagne située sur la frontière franco-suisse dont la forme en croissant s’étend sur plus de 300 km, de l'Ouest de Chambery à la ville de Bâle en Suisse. Il est bordé à l’Est par le plateau molassique suisse, à l’Ouest par la Bresse, au Sud par les massifs préalpins français (Chartreuse, Bauges, ...) et au Nord par les plateaux de Haute-Saône, les Vosges et le bassin du Rhin. Il recouvre principalement les départements de l’Ain, du Jura et du Doubs en France, et les cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Berne et du Jura en Suisse. L'extrême Sud du massif se situe cependant en Savoie (chaîne de l'Épine), tandis que l'extrême Nord atteint le Sud de l'Alsace.
Situation géographique du massif du Jura (carte : Brendan Greffier)
D'un point de vue géologique, le massif forme un ensemble homogène composé en surface en grande partie de marnes et de calcaires du Jurassique, ce qui contraste avec les bassins tertiaires et quaternaires situés à l'Est et à l'Ouest. Le Jura se détache également des massifs préalpins calcaires (Chartreuse, Bauges, Vercors, etc.) qui sont composés en surface essentiellement de couches du Crétacé.
On peut diviser le massif en deux grands ensembles : un ensemble externe de plateaux et de faisceaux, et un ensemble interne plissé. Il y a deux niveaux de plateau : un premier plateau à 500-600 m (comme le plateau lédonien), et un second à 700-800 m d'altitude (comme le plateau de Champagnole et le plateau de Nozeroy). Le Jura plissé se compose d'une alternance d'anticlinaux et de synclinaux entrecoupés de vallées, de cluses et de combes. Les plis les plus internes correspondent à la Haute-Chaîne qui atteint 1720 m au Crêt de la neige, point culminant du massif.
Carte géologique BRGM du massif du Jura (source : Géoportail)
Carte du relief d'une section du massif du Jura (source : Géoportail)
Un profil topographique coupant le massif du Jura dans sa largeur passant par Arbois, Andelot et Mouthe permet de bien se rendre compte de la structure décrite précedemment. D'Ouest en Est : une marche donne naissance à un premier plateau traversé de faisceaux et de vallées. La forêt de la Joux conduit à un second plateau, celui de Nozeroy, qui se termine au pied d'un premier pli anticlinal annonçant le commencement du Jura plissé. Cette dernière partie se compose d'une alternance de vals (Val de Mouthe et Val de Joux) et de chaînons (Haute-Joux, Risoux et Mont Tendre). Le dernier chaînon (la Haute-Chaîne) précède une plongée de plus de 1000 m vers le plateau molassique suisse.
Climat global
Le climat du Jura est semi-continental montagnard sous influence océanique (prédominance des vents d'Ouest et de Sud-Ouest), conséquence de la distance relativement importante à la mer et de l'absence d'autres barrières montagneuses sur le trajet des vents océaniques. Ces deux facteurs croisés avec la diversité du relief conditionnent une forte variabilité spatiale et temporelle (saisonnière comme interannuelle). Le massif du Jura est en effet une terre de contraste où les écarts thermiques saisonniers sont importants et où la pluviométrie annuelle est élevée bien que variable. Cette dernière varie 900 à 1400 mm sur le bord externe (Avants-Monts, Vignoble, Revermont), de 1300 à 1800 mm sur les plateaux, de 1500 à 2500 mm dans le Jura plissé, et de 700 à 1300 mm sur le bord interne.
Cela se traduit en altitude par un fort enneigement l'hiver. Malgré une irrégularité entre les années, l'enneigement peut s'étendre d'octobre à mai sur les sommets, dans les combes à neige et certaines forêts d'altitudes. Dans ces dernières, l'épaisseur de la couche de neige peut dépasser les 4 mètres lors des hivers exceptionnellement neigeux. Les orages sont courants (en moyenne 40 par an) et permettent un approvisionnement en eau important l'été. Côté températures, si l'été est agréable et ensoleillé avec un mercure pouvant facilement dépasser les 30°C à basse altitude, ce dernier peut littéralement geler très localement lors de fortes vagues de froid (le mercure gèle à -38,8°C). Le Jura est la région la plus froide de France en termes de températures minimales. C'est le village de Mouthe qui détient le record de froid officiel en France avec -36,7°C relevé en 1968. Côté suisse, il a été relevé -41,8°C à la Brévine en 1987. Pourtant, il existe d'autres secteurs jurassiens ayant subit des températures encore plus froides au cours des 30 dernières années, avoisinant carrément les -50°C dans des combes fermées inhabitées.
Le Jura est aussi caractérisé par une situation faiblement venteuse dominée par un flux d'Ouest ou de Sud-Ouest doux et humide nommé tout simplement "le vent". Parallèlement, la bise, vent de Nord-Est, apporte un air sec et froid, voire glacial en hiver. Les vals du Jura plissé orientés NE-SO sont particulièrement exposés à ce vent qui s'y engouffre. La dominance de la bise ou du vent est très variable entre les années. Une année dominée par la bise peut donner lieu à des épisodes de sécheresse très prononcés.
Quelques paysages jurassiens
Les reculées
Les plateaux
Le Jura plissé
La Haute-chaîne
Blant, M et al. 2001. Le Jura. Les paysages, la vie sauvage, les terroirs. Paris : Delachaux et Niestlé.
dernière mise à jour : le 31/07/2014