Parnassius apollo (Linné, 1758)
L'Apollon

Imago

Ce grand papillon d'une envergure de 70 à 100 mm environ est l'un des joyaux de nos montagnes. On ne le rencontre qu'à des altitudes comprises entre 400 à 2500 m où il fréquente les prairies et les pelouses rocailleuses ensoleillées. Sa période de vol s'étale de mi-mai à août en une seule génération.

L'imago est blanc à hyalin (bords des ailes) avec des taches noires rappelant des yeux sur l'aile antérieure et 2 grands ocelles rouges pupillés de blanc sur chaque aile postérieure. Il n'y a pas d'ocelle rouge sur l'aile antérieure. Le corps est couvert de poils gris.

Espèces ressemblantes :

Le Petit Apollon (Parnassius phoebus) ne vole en France que dans les Alpes. Il diffère du Grand Apollon par sa taille plus petite, la présence d'un ocelle rouge sur l'aile antérieure et des antennes nettement annelées de noir et de blanc.

Le Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne) est présent dans les massifs montagneux de la moitié sud de la France (Alpes, Massif central et Pyrénées). Les ailes ne présentent aucun ocelle rouge.

Plantes nourricières

La chenille de l'Apollon se nourrit principalement d'Orpin blanc (Sedum album), mais aussi d'autres espèces d'orpins (S. acre, S. telephium, S. anopetalum, S. sediforme, Rhodolia rosea) et des jourbarbes (Sempervivum arachnoideum, Sempervivum montanum).

Oeuf, chenille et chrysalide

Les oeufs sont pondus isolément sur ou à proximité de la plante nourricière. La jeune chenille hiverne dans l'oeuf. La chenille est noire et ornée de taches variant du jaune au rouge. Elle n'est active que par beau temps et nécessite une couche de neige protectrice et des températures basses l'hiver pour son bon développement.

Répartition et abondance

L'espèce a beaucoup régressé dans le massif du Jura, si bien qu'on ne la trouve guère en dessous de 1000 m d'altitude aujourd'hui. Autrefois, l'Apollon venait jusqu'à Besançon et dans les vallées et les reculées des premiers plateaux. Le réchauffement climatique, le reboisement et la déprise agricole seraient les causes principales de ce déclin.

Localisée mais généralement abondante, l'espèce est présente en France dans le Jura, le Massif Central, les Pyrénées et les Alpes, tout en étant plus fréquente dans les deux derniers massifs cités. Elle a disparu de nombreuses montagnes d'altitude modeste (Vosges, Forez, Vivarais, Causse Noir, ...). Voir la carte de sa répartition française sur le site Lépi'Net.