Sommet du Jura (1720 m), le Crêt de la neige est l'un des secteurs les plus sauvages du massif. Ses pins aux allures de bonzai, ses canyons qui gardent la neige, sa flore incroyablement riche et son point de vue sur la chaine des Alpes ne laissent pas indifférent. C'est aussi une randonnée difficile, peut être même la plus dure du massif du Jura. Le départ de Lélex offre un itinéraire un petit plus facile que les autres, mais attention, la descente est tout de même douloureuse.
La première moitié de l'ascension se déroule dans une belle hêtraie argentée. La pente parfois forte et le sentier semblant interminable peuvent décourager, mais on se réconforte en se disant que ce que l'on va découvrir en vaut bien la peine. Bientôt le sentier débouche sur des prairies, des rocailles et des mégaphorbiaies subalpines. Plus loin, les sommets se dévoilent : le Grand Crêt, troisième sommet du Jura, puis le Crêt de la neige. Parvenu à un col entre ces deux sommets, le point de vue est superbe bien que partiellement voilé. On reconnaît au loin la Tournette et le lac d'Annecy.
Le long du sentier menant au sommet du Jura, les pins se font de plus en plus présents et donnent un cachet sauvage au paysage. Peu avant le sommet, on aperçoit des canyons qui entaillent le crêt. Leur capacité à garder la neige jusqu'en été est à l'origine du nom du lieu. On ne se lasse pas d'admirer le Reculet qui émerge derrière les pinèdes du Crêt de la neige. Il ne fait que 2 mètres de moins mais a davantage l'allure d'un sommet avec sa forme pyramidale.
Le retour ne pouvait se faire sans explorer un des canyons. Le sentier traverse alors un magnifique paysage karstique et sauvage qui traduit la lente formation d'une combe anticlinale. Par endroit le sol est gelé et quelques névés résistent encore à l'été. Ici, les conditions microclimatiques rudes permettent à la flore la plus alpine du Jura de s'exprimer. L'hiver, les canyons se remplissent de plusieurs mètres de neige qui fond lentement et retarde longuement le développement de la végétation.
Les randonneurs les plus attentifs pourront admirer le merle à plastron, le cassenoix moucheté ou croiser la route d'un chamois. Lorsqu'il est temps de redescendre, on se dit qu'il y a encore beaucoup à découvrir et que d'autres visites s'imposent, mais qu'en attendant on se contentera du bonheur que procurera sur nos pieds l'eau fraiche d'un torrent repéré à proximité du parking. Effectivement, la descente s'annonce douloureuse...
Photos de la rando :